Chers amis,
Bonjour,
Depuis ce matin 10h15, l’Association des Amis du réseau Comète grâce au don des frères Beñat, Frantxoa et Peyo Boudon, est devenue propriétaire de la bergerie Mandocheneko borda et de son terrain avoisinant de 8000 m2.
L’acte de donation rédigé par Maître Maritxu Jauregui, en sa présence, s’est déroulé à la mairie de Larressore..Etaient présents
1 Les signataires
Les donateurs : Beñat Boudon par procuration - Frantxoa et Peyo Boudon présents
Le président des Amis du réseau Comète - Dominique Aguerre
2 Les pionniers négociateurs du projet: Beñat Olaizola, Frantxoa Aguerre et Geoff Cooper.
Grand Témoin - Madame Laurence Samanos, Le Maire de Larressore.
Par décision de son Conseil Municipal du 19 février 2025, a décidé d’instaurer une servitude de passage gratuite afin que la commune puisse accéder à cette parcelle agricole mitoyenne. La délibération a été votée à l’unanimité.
Déclaration du président représentant les membres du Conseil d’Administration des Amis du réseau Comète, à l’issue de la séance de signatures.
Chers Benat, Frantxoa et Peyo,
Amis depuis l’âge de 12 à 15 ans...aujourd'hui, c’est un grand jour entre nous.
Comme Président de cette association, votre geste est unique, exceptionnel et votre décision ouvre une grande page de l’Histoire de France. Mandochenekoborda sera grâce à vous, un lieu de Mémoire de la Seconde Guerre Mondiale, pour que personne n’oublie ce terrible épisode, entre 1941 et 1944 et ici à Larressore entre 1943 à 1944. Votre don, au service des générations futures, je peux vous garantir que nous mettrons tout en œuvre pour que votre projet soit à la hauteur du geste qui vous honore.
Vos noms de donateurs y figureront en bonne place.
Le bruit des bottes, le vent de la guerre et son cortège d’horreur et de souffrance, soufflent encore au plus profond des entrailles de certaines de nos familles. Pour 328 aviateurs passés par la montagne basque, 259 membres du réseau Comète vont mourir dans les camps ou fusillés au Tir National de Bruxelles et au Mont Valérien dont 51 femmes.
Cinq du Pays-Basque se seront sacrifiés.
Mandocheneko borda devient le Panthéon du Souvenir de tous nos Héros. C’est une bouleversante reconnaissance pour chacun d’eux.
Enfant de passeur, du plus profond de nos entrailles, ce sont aussi nos parents que vous réhabilitez au regard de l’Histoire. Des gens comme vous, des hommes de la parole donnée "Hitza hitz", simples, discrets, peu bavards, courageux, toujours au service des autres.
Quel bel exemple !
Vous, faisant cadeau d’un pan de votre histoire familiale au service de la Mémoire Nationale, avec toute votre générosité, eux, avec cette même générosité, risquant leurs vies pour nous rendre notre Liberté.
Chère Laurence, merci pour ton soutien indéfectible. La Mairie de Larressore que tu diriges de la plus belle manière, grâce à cette famille Boudon, a de nouveau rendez-vous avec l’Histoire. Ensemble nous serons plus forts pour honorer ceux qui nous permettent aujourd'hui de vivre dans une Démocratie et un pays libre.
Nous avons beaucoup travaillé sur les passeurs et les 128 évadés (111 aviateurs + 17 membres d’autres réseaux) cachés à Mandochenekoborda. Un immense merci à Frantxoa et Benat sur le terrain. Merci infiniment Geoff pour tes recherches auprès de la Royal Air Force à Londres et des archives de Comète à Bruxelles.
Grâce à votre travail, discret, efficace, minutieux, ce projet a déjà obtenu le label Débarquements-Libération-Victoire, pour la Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre du 80ème anniversaire du Débarquement des Alliés.
Un agrément exceptionnel pour la suite de notre projet.
Aujourd'hui les familles des aviateurs de la planète Comète ont leur regard tourné vers nous. Nous avons retenu deux messages :
1er message:
Keith Morley le fils de Sgt Ronald Morley, RAF de Leicester en d'Angleterre. Son père est resté à Mandocheneko borda et est passé la nuit du 4 décembre 1943. Il nous a écrit.
"
Sous une pluie battante, nous avons gravi un terrain en pente raide jusqu'à une grange perchée au sommet d'une colline. Le dernier kilomètre s'est écoulé avec la vue brumeuse d'une ferme dans une vallée à l'est. La grange avait deux portes en bois ouvertes. J'ai trébuché à l'intérieur et me suis effondré sur le sol en terre battue contre le mur du fond avec les trois autres hommes. L'endroit sentait les animaux et les vêtements sales et mouillés.
La grange était vide: pas de meubles, pas de lits, pas de feu, pas d'éclairage, pas d'eau, pas d'endroit pour préparer un repas. Nous étions tous épuisés, trempés et tremblants de froid. Mais la grange était sèche et cachée, et nous avons pu nous reposer et étendre quelques vêtements.
Quelqu'un a demandé à notre guide à quelle distance se trouvait la frontière.
« Six ou sept heures », a-t-il répondu.
J'ai ressenti une bouffée d'espoir pour la première fois.
Six ou sept heures pour la Liberté !
Nous y étions presque."
2ème message:
De Tim Covington des Bahamas, à la pointe de la Floride USA, dans la mer des Caraïbes. Son père Flt Lt Wallace Ian Covington DFC RAF est resté caché à Mandocheneko borda, il est passé la nuit du 6 janvier 1944:
Mon père Ian n’a jamais vraiment parlé de son évasion, car cela a dû être très traumatisant pour lui et ses collègues. Cependant, on peut imaginer ses pensées, au moment où il se trouvait dans la maison sécurisée de Mandocheneko borda. Celles d'un jeune homme ayant passé près de cinq mois à fuir les nazis, c’est un immense soulagement, et enfin l’espoir que ce soit vraiment l'aboutissement de son extraordinaire course vers la liberté. Son impatience et son enthousiasme pour la dernière marche à travers le paysage froid et enneigé vers la liberté auront exigé toute son énergie et sa concentration. Cela, malgré sa faim et sa soif, car son adrénaline était débordante pour le conduire jusqu'en Espagne.
Merci de m'avoir donné l'occasion de parler en son nom.
Merci à toute la famille Boudon......
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Je vous remercie à tous.
Dominique AGUERRE
Président des Amis du réseau Comète
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Dear Friends,
Good evening,
Thanks to a donation from the brothers Beñat, Frantxoa and Peyo Boudon, our association the "Friends of the Comète Line" has, since 10:15 this morning, become the owner of the Mandocheneko Borda sheep barn (the former Comète 'safe' house) and its surrounding 8,000 m² of land at Larressore.
The deed of donation was drawn up by Maître* Maritxu Jauregui and it was signed in her presence at the Town Hall of Larressore.
(* lawyer and legal advisor)
Those present:
1. The signatories
The donors: Beñat Boudon by proxy - Frantxoa and Peyo Boudon present
The President of the Friends of the Comète Line - Dominique Aguerre
2. The project's pioneering negotiators: Beñat Olaizola, Frantxoa Aguerre, and Geoff Cooper
Key Witness: Ms. Laurence Samanos, Mayor of Larressore
By decision of its Municipal Council on 19th February 2025, it decided to establish a free right-of-way (EPM) so that the municipality could access the adjoining agricultural plot. The resolution was passed unanimously.
Statement by the President representing the members of the Board of Directors of the Friends of the Comète Line, following the signing session.
Dear Benat, Frantxoa and Peyo,
Friends since our early teens together - today is a great day for us.
As President of this association, your gesture is unique, exceptional, and your decision marks a significant chapter in French history. Thanks to you, Mandocheneko borda will become a place of remembrance of the Second World War, so that no one forgets those terrible events that took place between 1941 and 1944 and here in Larressore between 1943 and 1944. Your donation, in the service of future generations, I can assure you that we will do everything possible to ensure that your project lives up to the gesture that honours you.
Your names will be prominently displayed.
The sound of boots, the winds of war, and its trail of horror and suffering still blow deep within the hearts of some of our families. For 328 airmen who passed through the Basque mountains, 259 members of the Comète network died in the camps or were shot at the Brussels National Shooting Range and Mont Valérien, including 51 women.
Five from the Basque Country sacrificed themselves.
Mandocheneko borda becomes the Hall of Fame of Remembrance for all our Heroes. This is a heartbreaking recognition for each of them.
As children of smugglers, from the depths of our being, you are also rehabilitating our parents in the eyes of history. People like you, men of their word, "Hitza hitz", simple, discreet, quiet, courageous, always serving others.
What a wonderful example!
You, with all your generosity, donating a piece of your family history to the service of National Remembrance; they, with that same generosity, risking their lives to give us back our freedom.
Dear Laurence, thank you for your unwavering support. The Larressore Town Hall, which you lead in the finest way, thanks to this Boudon family, has once again made a date with history. Together, we will be stronger to honour those who allow us today to live in a democracy and a free country.
We have worked extensively on the guides (passeurs) and the 128 evaders (111 airmen + 17 members of other networks) who sought refuge in Mandocheneko borda. A huge thank you to Frantxoa and Benat on the ground. Thank you so much. Geoff for your research with the Royal Air Force in London and the Comète archives in Brussels.
Thanks to your discreet, efficient, and meticulous work, this project has already received the Landings-Liberation-Victory label for Nouvelle-Aquitaine, as part of the 80th anniversary of the Allied landings.
An exceptional recognition for the future of our project.
Today, the families of the airmen of Planet Comète are looking to us. Here are two messages that we have received:
1st message:
From Keith Morley, son of Sgt Ronald Morley RAF, Leicester, England. His father stayed at Mandocheneko borda, passing through on the night of 4th December 1943. He wrote to us:
In pouring rain, we climbed a steep slope to a barn perched on top of a hill. The last kilometer passed with the misty view of a farm in a valley to the east. The barn had two open wooden doors. I stumbled inside and collapsed on the dirt floor against the back wall with the three other men. The place smelled of animals and dirty, wet clothes.
The barn was empty: no furniture, no beds, no fire, no lights, no water, no place to prepare a meal. We were all exhausted, soaked, and shivering with cold. But the barn was dry and hidden, and we were able to rest and spread out some clothes.
Someone asked our guide how far it was to the border.
He replied "Six or seven hours..".
I felt a surge of hope for the first time.
Six or seven hours to Freedom!
We were almost there.."
2nd message:
From Tim Covington in the Bahamas, off the tip of Florida, USA, in the Caribbean.
His father, Flt Lt Wallace Ian Covington, DFC RAF, sheltered at Mandocheneko Borda, passing through on the night of January 6, 1944:
My father, Ian, never really spoke about his escape, as it must have been very traumatic for him and his colleagues.However, one can imagine his thoughts as he found himself in the "safe" house at Mandocheneko Borda. Those of a young man who had spent nearly five months fleeing the Nazis: immense relief, and finally hope that this was truly the culmination of his extraordinary journey to freedom. His impatience and enthusiasm for the final march across the cold, snowy landscape toward freedom required all his energy and concentration. This, despite his hunger and thirst, as his adrenaline was overflowing to drive him to... Spain.
Thank you for giving me the opportunity to speak on their behalf.
Thank you to the entire Boudon family......
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Thank you all.
Dominique Aguerre
President of the Friends of the Comète Network
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